Discours prononcé par Eric THIEBAUT, Bourgmestre, lors des commémorations du 11 novembre

Monsieur le Maire, Messieurs les Adjoints au Maire,

Mesdames et Messieurs les Echevins, les conseillers communaux et du CPAS,

Mesdames et Messieurs les Enseignants,

Mesdames et Messieurs les musiciens,

Mesdames, Messieurs, chacun en vos titres et qualités,

On dit souvent que les hommes meurent toujours deux fois : la première fois lors de leur décès, la seconde fois lorsque plus personne ne parle d’eux. Voilà pourquoi nous nous souvenons aujourd’hui de ces soldats qui se sont battus pour notre liberté. Pour qu’ils ne meurent pas une deuxième fois, pour qu’ils vivent à travers nos mémoires.

La signature de l’armistice de la Première Guerre mondiale est effective à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l’année 1918.  Elle marque la fin des combats et la capitulation de l’Allemagne. Le cessez-le-feu entraîne dans l’ensemble du pays des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui aura laissé plus de huit millions de morts et six millions d’invalides ou de mutilés.

La « Grande Guerre » n’avait en réalité rien de grand, si ce n’est sa démesure et sa cruauté.

A vous tous, réunis ce matin autour du Monument aux Morts, je souhaite exprimer combien votre présence atteste de l’intérêt que les habitants de notre commune portent à cette cérémonie du souvenir.

L’Armistice de 1918, qui mit fin aux souffrances de millions de familles, permit de reconstruire la démocratie.  Mais, comme nous le savons tous, la « Der des Der » a été suivie de la Seconde guerre mondiale, puis par de multiples conflits dont la liste serait trop longue à énumérer ici.

Commémorer l’anniversaire de l’Armistice, c’est accomplir un devoir de mémoire essentiel.

C’est exprimer notre reconnaissance, notre respect, notre admiration à toutes celles et ceux qui ont combattu pour notre pays, nous léguant des valeurs inestimables de courage, d’engagement et de solidarité.

Rappeler le prix de la terrible victoire de 1918, c’est dire l’impérieuse nécessité de protéger ces principes pour lesquels trop de sang fut versé.

Si ce jour est important par le devoir de mémoire qu’il nous impose, il est aussi l’occasion de lancer un message de paix.

Nous avons la chance, au sein de l’Union européenne, de ne plus avoir vécu de guerre depuis plus de 65 ans. Cela constitue la plus grande période sans conflits que nos pays n’aient jamais connue. Nous avons su, jusqu’à présent, tirer les leçons de l’Histoire.

Notre réussite ne s’étend pas, malheureusement, à l’ensemble des régions de notre monde. Des conflits sont en cours, aujourd’hui, un peu partout dans le monde.  Alors que ce jour doit être celui de la paix, nous ne pouvons, sans aucune prétention, qu’inciter tous les peuples en guerre à s’inspirer de l’exemple européen.

Mais avant de donner des leçons aux autres, nous devons aussi nous interroger sur nous-mêmes.

En effet, la montée du nationalisme et du repli identitaire au nord du pays m’inquiète de plus en plus.  Au soir des élections communales, je vous avoue que j’ai eu froid dans le dos en voyant le leader de la NVA s’approprier l’hôtel de ville d’Anvers, presque de force, avant même d’avoir constitué une majorité au conseil communal.  Les images diffusées ce soir la rappelle des heures très sombres de notre histoire.

La paix commence par le respect mutuel.  L’Histoire n’est utile que si on s’en sert pour mieux appréhender le présent. Les anciens combattants, vers lesquels se tournent nos pensées aujourd’hui, ne seront donc pas morts pour rien si nous continuons aujourd’hui à profiter de leurs enseignements.

Je voudrais que l’enthousiasme de nos soldats morts pour la paix soit un exemple pour les hommes de 2012 : partir à la conquête d’une société qui demande plus de justice et de solidarité.

Je vous remercie pour votre attention.

 

Eric THIEBAUT

Bourgmestre de Hensies